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Affichage des articles du mars, 2020

[Chronique de l'après] L’autre virus : le racisme

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Vous avez remarqué ? Ce souci de soi et des autres qui s’est naturellement imposé dans nos comportements ? Ce sentiment de notre fragilité individuelle qui nous fait reconsidérer notre interdépendance ? Grace à la pandémie, l’exigence de « compétitivité », qui n’est qu’une manière hypocrite de marcher sur les pieds de quelqu’un d’autre, est battue en brèche par une bienveillance qui est en train de transfigurer les relations sociales dans nos villes modernes de grande solitude. Le temps est comme suspendu. Et on se met à rêver : en restera-t-il des traces quand les choses redeviendront « normales », ou sera-ce le retour du froid réalisme des rapports de force qui est la loi d’airain du capitalisme ? Aujourd’hui, 21 mars, c’est chaque année la journée internationale de lutte contre le racisme. On se préparait à manifester joyeusement dans les rues de Bruxelles pour célébrer cette diversité humaine qui est notre richesse. Mais non. La diversité s’est investie ailleurs. Regardez de

[Chronique de l'après] Le piège du gouvernement d’urgence

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La rumeur montait : pour cause de pandémie, un gouvernement fédéral d’urgence était en train de se constituer. Il aurait associé les formations initiales de la Suédoise (Open VLD, MR, CD&V et N-VA) et les deux partis socialistes, le SP.A et le PS qui reviendrait sur son refus, martelé depuis des mois, de se retrouver dans un même gouvernement que la N-VA.  Ne soyons pas naïfs : il n’y avait pas que la pandémie. Celle-ci tombait à pic pour sortir d’une situation de blocage politique qui semblait alors totale. Le CD&V ne lâchait rien : il n’entrerait pas dans un gouvernement fédéral sans la N-VA. Le PS maintenait fermement son exclusive : pas question que les socialistes jouent les dépanneurs d’une Suédoise bis. Si aucun des deux ne cédait, on allait droit vers de nouvelles élections. Puis vint le dernier sondage Ipsos publié ce samedi  ( voir ci-dessous ) mais dont les responsables politiques sont toujours avertis avant tout le monde. Il annonçait une bérézina pour la N-VA, dé

[Controverse] L’antisémitisme, c’est du racisme ?

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À cette question, on a envie de répondre spontanément : oui, évidemment. Selon le sens commun, l’antisémitisme, c’est la forme de racisme qui cible les Juifs/ves. Comme la négrophobie est celle  qui  vise les personnes noires. Comme l’islamophobie qui s’en prend aux Musulman·e·s. Ou l’antitziganisme aux Roms. Eh bien non. Pour une certaine opinion juive,  on aurait tout faux  : « Non, l’antisémitisme n’est pas une composante du racisme ». C’est le titre d’un  article  publié en 2018 dans la revue  Regards , organe du Centre communautaire laïc juif, association bruxelloise d’orientation sioniste libérale. Cet article explique que « il y a des différences majeures entre les deux phénomènes » : celui qui vise les seul·e·s Juifs/ves et celui qui vise tous les autres groupes. Curieusement, la même thèse est défendue sur le site complotiste  alterinfo.net   qui dénonce « l’amalgame trompeur entre racisme et antisémitisme » pratiqué par « les juifs » alors que, en réalité, « l’antisémi

[Mobilité] L’environnemental contre le social ?

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L’imbroglio est complet. Oui, il faut absolument combattre la congestion automobile qui mobilise toujours plus l’espace urbain, qui rend irrespirable l’air des villes et qui fait perdre un temps précieux dans les embouteillages. Mais on s’y perd à essayer de suivre les politiques qui se disputent à propos de dispositifs techniques complexes comme la taxe kilométrique, le péage urbain ou la  congestion tax . Les questions d’efficacité environnementale, d’équité sociale et de faisabilité institutionnelle s’entremêlent joyeusement – sans parler des positionnements purement politiciens – au point qu’on ne sait plus par quel bout les prendre. Pour remettre la réflexion à l’endroit, il faut repartir de l’objectif : quel dispositif est susceptible de faire diminuer radicalement les embouteillages ? Sans doute une seule mesure n’y suffirait pas. Ainsi, les voitures qui circulent dans Bruxelles appartiennent pour une petite moitié à des Bruxellois et pour le reste à des navetteurs. Un péag