[Démocratie] Le cordon élastique

Quand il fut élaboré à la fin des années 1980 par des progressistes flamands, le cordon sanitaire avait un sens précis : un engagement à ne jamais passer d’alliance politique, nulle part, avec l’extrême droite. Pas plus, pas moins. Tous les partis flamands de l’époque l’avaient signé. Et, pendant plus de trente ans, le cordon a tenu. Aujourd’hui, techniquement, il tient toujours. Mais politiquement, il est mort. En menant pendant deux mois des pourparlers avec le Vlaams Belang en vue de constituer le gouvernement flamand, Bart De Wever montrait à sa manière qu’il “avait entendu le signal de l’électeur” venant de faire du VB le deuxième parti de Flandre. Il n’y a renoncé que faute d’un troisième partenaire numériquement indispensable. Mais qui s’en étonne ? La “dédiabolisation” de l’extrême droite bat son plein en Europe depuis des années. Et ça donne des résultats. Pour ne prendre que les plus récents : en Autriche , en Andalousie et mêm...