[Chronique de l'après] Maisons de repos : la mort, sans l’intention de la donner

Les maisons de repos, où on imaginait que nos aîné·e·s passeraient des jours tranquilles, sont devenues pour eux et pour elles, malgré le dévouement du personnel à qui nous les avions confié·e·s, des pièges mortels. En Belgique, la proportion de personnes décédées du coronavirus dans les maisons de repos serait sensiblement plus élevée que les pays voisins. Notre pays, qui dispose sans doute d’une des meilleures médecines publiques du monde, a considéré comme un progrès social le fait d’isoler toute une génération dans des espaces confinés qui apparaissent aujourd’hui comme des mouroirs. Mais comment en sommes-nous arrivés là ? Dans les cultures traditionnelles, les plus fragiles étaient pris·es en charge par les communautés naturelles : la famille élargie, le clan, le village. Puis le capitalisme s’est mêlé de réorganiser la production. Plus question de faire « un peu de tout » dans une économie artisanale sans objectif de rentabilité. Le progrès des sciences et des techni...